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Godelieve Simons

@alainsannen.be

Née en 1950 à Bruxelles.

Après une licence en éducation physique, elle entre à l’académie de Molembeek-Saint-Jean.

« S’étant quasi exclusivement consacrée à l’art de l’estampe après une longue formation auprès de Pierre-Willy De Muylder pour le dessin et de Louis Collet pour la gravure, Godelieve Simons commença par aborder une figuration expressionniste dans la lignée d’un Ernst Kirchner, d’une Käthe Kollwitz et d’un Frans Masereel.

Comme eux, elle opta pour la technique de la xylographie et de la linogravure, attirée en priorité par le surgissement d’une image à travers les seuls contrastes du noir et du blanc, considérant que la couleur amoindrirait l’expression. Très vite, elle mêla au bois diverses techniques de la gravure sur cuivre (série des Suaires où surgissent des visages inventés réalisés à la manière noire).

Son art s’orienta ensuite vers une sorte de paysagisme abstrait, ce qui l’amena vers 1990 à aborder un univers proprement non figuratif. Optant souvent pour des grands formats qui s’écartent parfois du rectangle classique, elle cultive volontiers les accidents de la matière, profitant des découvertes fortuites que lui procurent par exemple les veines du bois, les usures du zinc de toiture ou encore la superposition de plaques, après quoi elle imagine seulement la composition définitive de la planche au travers d’une rythmique de plans et de lignes de caractère géométrique.

Au terme de cette alchimie toute personnelle basée sur un jeu dialectique entre informel et géométrique, surgit un univers infiguré, chargé cependant d’allusions naturelles métamorphosantes (série des Variations in Black and White). Pratiquant des réserves, Godelieve Simons y inscrit souvent des textes, ce qui la mena à réaliser des livres-objets aux formats les plus originaux (par exemple en accordéon), surtout lorsqu’elle fit dialoguer son monde formel bien à elle avec les poèmes de l’homme de lettres afro-américain James Emanuel. »

Serges Goyens de Heusch

(Docteur en histoire de l’art à la Sorbonne qui fut son professeur en histoire de l’art.)

« Dans la recherche toujours plus poussée de l’élévation spirituelle, Godelieve Simons rencontre le rythme. Des formes géométriques apparaissent qui sont comme de lointaines stations à atteindre. Des lignes se dressent et de larges voies montantes sont des routes du ciel. Un grand souffle ascensionnel préside à ces gravures.

En noir et blanc, sur un tempo bien balancé qui convient à notre époque, l’artiste délivre ainsi un message personnel, résultat d’une grande sensibilité, d’un sens inné de la poésie, le tout servi par une main sûre et une volonté d’aller toujours au-delà des barrières. »

Anita Nardon

Critique d’art.

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